La frontière et vous
Pour la plupart d’entre nous, la frontière n’est rien de plus qu’une ligne abstraite, parfois droite, parfois incroyablement dentelée, disposée sur une carte routière, un globe terrestre ou sur nos appareils de navigation GPS.
Pour d’autres, la frontière fait véritablement partie de la vie quotidienne. C’est un obélisque de granit qui se démarque dans le milieu d’une pelouse à côté d’un nain de jardin. C’est une bande de 6 mètres, qui scinde une érablière. C’est un bout de ruban d’électricien qui divise une bibliothèque qui chevauche la frontière entre le Québec et le Vermont, ou un curieux monument entre le 18e trou et le chalet d’un terrain de golf dans les Prairies. Ses bornes font aussi office de sentinelles solitaires sur la crête des plus hauts sommets du continent.
Même si la ligne frontalière elle-même n’existe qu’en deux dimensions, longueur et hauteur, pour des raisons de visibilité, sa démarcation exige qu’un espace de 3 mètres ou 10 pieds lui soit consacré de part et d’autre de la ligne.
Pour ceux d’entre nous qui vivent ou travaillent à proximité de la frontière entre le Canada et les États-Unis, celle-ci et ses bornes sont devenues nos voisines.